Eva Braunís treasure chest, found by American intelligence officers on November, revealed Hitler as a generous lover with Nazi loot, and quite a family man. Evaís personal album contained dozens of photographs with herself and Hitler in family poses with a mysterious baby girl and in others with two little girls. One of the children is referred to as Uschi. There have been various reports that the couple had at least one child. An intimate family picture of German Chancellor Adolf Hitler, Eva Braun and two little girls, shown Nov. 17, 1945. (AP Photo)/APHSL34660/AP4511170120/00825/1707041255
HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE : Vrai ou faux?
PRÉFACE DE PIERRE BARON DIRECTEUR DE LA RÉDACTION D’HISTORIA
Le propre des idées reçues est qu’elles ne le sont quasiment jamais par hasard. L’histoire officielle, celle que les vainqueurs seuls écrivent, a toutes les chances d’être passée par là. En lançant ce qui n’était alors qu’une rubrique dans Historicité voulais montrer à quel point nous en étions toutes et tous, peu ou prou, imprégnés bien malgré nous. Souvent dès l’école. La lecture de ces pages devrait vous en convaincre aisément.
L’idée reçue dérange car elle révèle bien souvent un savoir erroné. C’est surtout vrai en ce qui concerne les religions (y compris pour le christianisme), mais on peut étendre cette méconnaissance à bien d’autres domaines. Le maître en la matière, souvent imité, jamais égalé, est un certain Gustave Flaubert. Son Dictionnaire des idées reçues abonde en clichés navrants, colportés aussi bien aux comptoirs que dans les dîners mondains, sur l’histoire, la politique, la médecine ou les arts. Justes dans leur charme féroce. Pertinents parce qu’impertinents. Un régal, certes un peu cruel, comme celui des micros-trottoirs, mais toujours opérant.
L’idée reçue est d’autant plus insidieuse quelle s’admet facilement : on ne la remet pas en cause. Pire : elle est donnée et reçue comme ayant force de vérité.
L’idée reçue a son mérite. Celle ou celui qui la réfute avec argument fait toujours son petit effet en société. Essayez, vous verrez. Vous allez pouvoir en étonner plus d’un. A commencer par vous-même ! C’est garanti. Sceptique ? Jetez donc un petit coup d’œil au sommaire de cet ouvrage.
HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE
Orphelin très jeune, Adolf Hitler, qui deviendra le Führer, était sans famille : FAUX
Cette image de grand chef, aux ascendances mystérieuses sans attaches familiales, a été soigneusement entretenu1 par Hitler lui-même. Durant toute son existence, celui – ci s’est efforcé d’idéaliser sa propre image, de s’entourer d’un voile de mystère propice à l’édification de sa mythologie personnelle et de dissimuler ses origines. Hitler veut jouer à la perfection le rôle de sa vie, celui du Führer, détaché des basses préoccupations terrestres. Les Allemands ne découvriront l’existence de sa maîtresse, Eva Braun, qu’à la fin du IIIe Reich.
L’arrière-plan familial d’Hitler apparaît, il est vrai, singulièrement compliqué. Adolf Hitler naît le 20 avril 1889 à Braunau, en Autriche. Ses ancêtres paternels et maternels viennent d’une province de Basse-Autriche, une région boisée et enclavée, connue pour la consanguinité de sa population. Le père d’Adolf, Aloïs, a changé de nom en 1876. Né Schicklgruber, du nom de sa mère célibataire, il est enfin légitimé, à la quarantaine, par la famille de son père biologique. Aloïs Hitler a réussi à s’élever dans l’échelle sociale. Fonctionnaire des Douanes, il mérite à présent de perpétuer le nom de son père légitime. Si le salut hitlérien avait été Heil Schickelgruber, la face du monde en aurait été assurément changée. Aloïs Hitler aura une vie matrimoniale particulièrement bien remplie.
Marié trois fois, il aura neuf enfants dont quatre survivront. En 1885, après avoir obtenu une dispense ecclésiastique, Aloïs épouse sa proche parente (cousine germaine ou nièce ?), Klara Pôlzl. Adolf est le quatrième enfant de cette union. Il grandira avec sa sœur Pailla, et ses demi-frère et sœur du précédent mariage, Aloïs et Angela, sous la férule d’un père autoritaire, irascible et violent. Adolf Hitler adore sa mère et, bien des années plus tard, s’occupera d’elle jusqu’à sa mort. Elle est, sans doute, la seule personne qu’il n’ait jamais aimée. À la fin des années 1920, Hitler se prend de passion pour sa propre nièce, Geli Raubal, venue avec sa mère emménager dans son appartement. Bientôt sous l’emprise d’« oncle Alf », en proie à une jalousie pathologique, la jeune femme est retrouvée morte dans leur appartement, tuée par une balle provenant du revolver d’Hitler. Absent au moment du drame, il ne peut être le coupable. La thèse officielle parlera de suicide. Mais les plus gros ennuis personnels du Führer viendront d’un sien neveu, William Patrick Hitler, né en 1911 à Liverpool, fils du demi-frère d’Adolf, Aloïs, et d’une Irlandaise. En 1930, celui-ci aurait tenté de faire chanter son oncle, le menaçant de révéler « certaines circonstances bien précises de l’histoire de la famille ».
L’affaire est confirmée au procès de Nuremberg par Hans Frank, l’avocat d’Hitler. Selon celui-ci, la révélation concernait le nom du véritable grand-père du Führer qui, horreur suprême, aurait pu être juif. L’affaire éveillera la suspicion de la Gestapo et des recherches, infructueuses, seront entreprises, en 1942, sur l’ordre d’Himmler. William P. Hitler s’installera aux États-Unis en 1939 et s’engagera dans l’US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.
150 IDEES RECUES SUR L’HISTOIRE- Véronique Dumas : HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE– First Histoire – pp. 260-261
HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE : Vrai ou faux?
PRÉFACE DE PIERRE BARON DIRECTEUR DE LA RÉDACTION D’HISTORIA
Le propre des idées reçues est qu’elles ne le sont quasiment jamais par hasard. L’histoire officielle, celle que les vainqueurs seuls écrivent, a toutes les chances d’être passée par là. En lançant ce qui n’était alors qu’une rubrique dans Historicité voulais montrer à quel point nous en étions toutes et tous, peu ou prou, imprégnés bien malgré nous. Souvent dès l’école. La lecture de ces pages devrait vous en convaincre aisément.
L’idée reçue dérange car elle révèle bien souvent un savoir erroné. C’est surtout vrai en ce qui concerne les religions (y compris pour le christianisme), mais on peut étendre cette méconnaissance à bien d’autres domaines. Le maître en la matière, souvent imité, jamais égalé, est un certain Gustave Flaubert. Son Dictionnaire des idées reçues abonde en clichés navrants, colportés aussi bien aux comptoirs que dans les dîners mondains, sur l’histoire, la politique, la médecine ou les arts. Justes dans leur charme féroce. Pertinents parce qu’impertinents. Un régal, certes un peu cruel, comme celui des micros-trottoirs, mais toujours opérant.
L’idée reçue est d’autant plus insidieuse quelle s’admet facilement : on ne la remet pas en cause. Pire : elle est donnée et reçue comme ayant force de vérité.
L’idée reçue a son mérite. Celle ou celui qui la réfute avec argument fait toujours son petit effet en société. Essayez, vous verrez. Vous allez pouvoir en étonner plus d’un. A commencer par vous-même ! C’est garanti. Sceptique ? Jetez donc un petit coup d’œil au sommaire de cet ouvrage.
HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE
Orphelin très jeune, Adolf Hitler, qui deviendra le Führer, était sans famille : FAUX
Cette image de grand chef, aux ascendances mystérieuses sans attaches familiales, a été soigneusement entretenu1 par Hitler lui-même. Durant toute son existence, celui – ci s’est efforcé d’idéaliser sa propre image, de s’entourer d’un voile de mystère propice à l’édification de sa mythologie personnelle et de dissimuler ses origines. Hitler veut jouer à la perfection le rôle de sa vie, celui du Führer, détaché des basses préoccupations terrestres. Les Allemands ne découvriront l’existence de sa maîtresse, Eva Braun, qu’à la fin du IIIe Reich.
L’arrière-plan familial d’Hitler apparaît, il est vrai, singulièrement compliqué. Adolf Hitler naît le 20 avril 1889 à Braunau, en Autriche. Ses ancêtres paternels et maternels viennent d’une province de Basse-Autriche, une région boisée et enclavée, connue pour la consanguinité de sa population. Le père d’Adolf, Aloïs, a changé de nom en 1876. Né Schicklgruber, du nom de sa mère célibataire, il est enfin légitimé, à la quarantaine, par la famille de son père biologique. Aloïs Hitler a réussi à s’élever dans l’échelle sociale. Fonctionnaire des Douanes, il mérite à présent de perpétuer le nom de son père légitime. Si le salut hitlérien avait été Heil Schickelgruber, la face du monde en aurait été assurément changée. Aloïs Hitler aura une vie matrimoniale particulièrement bien remplie.
Marié trois fois, il aura neuf enfants dont quatre survivront. En 1885, après avoir obtenu une dispense ecclésiastique, Aloïs épouse sa proche parente (cousine germaine ou nièce ?), Klara Pôlzl. Adolf est le quatrième enfant de cette union. Il grandira avec sa sœur Pailla, et ses demi-frère et sœur du précédent mariage, Aloïs et Angela, sous la férule d’un père autoritaire, irascible et violent. Adolf Hitler adore sa mère et, bien des années plus tard, s’occupera d’elle jusqu’à sa mort. Elle est, sans doute, la seule personne qu’il n’ait jamais aimée. À la fin des années 1920, Hitler se prend de passion pour sa propre nièce, Geli Raubal, venue avec sa mère emménager dans son appartement. Bientôt sous l’emprise d’« oncle Alf », en proie à une jalousie pathologique, la jeune femme est retrouvée morte dans leur appartement, tuée par une balle provenant du revolver d’Hitler. Absent au moment du drame, il ne peut être le coupable. La thèse officielle parlera de suicide. Mais les plus gros ennuis personnels du Führer viendront d’un sien neveu, William Patrick Hitler, né en 1911 à Liverpool, fils du demi-frère d’Adolf, Aloïs, et d’une Irlandaise. En 1930, celui-ci aurait tenté de faire chanter son oncle, le menaçant de révéler « certaines circonstances bien précises de l’histoire de la famille ».
L’affaire est confirmée au procès de Nuremberg par Hans Frank, l’avocat d’Hitler. Selon celui-ci, la révélation concernait le nom du véritable grand-père du Führer qui, horreur suprême, aurait pu être juif. L’affaire éveillera la suspicion de la Gestapo et des recherches, infructueuses, seront entreprises, en 1942, sur l’ordre d’Himmler. William P. Hitler s’installera aux États-Unis en 1939 et s’engagera dans l’US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.
150 IDEES RECUES SUR L’HISTOIRE- Véronique Dumas : HITLER N’AVAIT PAS DE FAMILLE– First Histoire – pp. 260-261