HISTOIRE DE NAPOLEON 1er

PARTIE 2 : NAPOLEON 1er , EMPEREUR DES FRANÇAIS

En 1799, le besoin d’un homme providentiel se fait sentir : le régime du Directoire, mis en place en 1795, après la Terreur, pour éviter la dictature d’un seul homme, est non seulement instable, mais corrompu et discrédité. Les seuls succès du régime sont militaires : la France installe des « Républiques sœurs » en Europe, notamment en Suisse et en Italie, mais provoque l’inquiétude de l’Angleterre, qui monte une nouvelle coalition.  Le directeur Sieyès, qui souhaite renforcer le pouvoir exécutif, en appelle au général Bonaparte pour qu’il intervienne : c’est le coup d’État du 18 Brumaire et la mise en place du Consulat. Bonaparte, Premier consul, se fera couronner empereur en 1804.

Rien ne laissait présager que cet officier corse, né à Ajaccio en 1769, atteindrait un jour les sommets de la gloire. Issu d’une famille de petite noblesse pauvre, Napoléon Bonaparte décide, quand éclate la Révolution, de servir sa cause plutôt que d’émigrer.

Après quelques moments difficiles à la chute de Robespierre, il participe activement aux campagnes du Directoire, qui le voient enchaîner les victoires. Après la bataille de Campoformio, en 1797, l’armée d’Italie lui est définitivement acquise. Avec les forces dont il dispose, il pourrait d’ores et déjà tenter de renverser le régime, impopulaire et corrompu. Mais la méfiance est grande à l’égard du pouvoir militaire, et la réussite d’un coup d’Etat reste très incertaine. Il faut attendre le moment favorable, et, jusque-là, ne pas se faire oublier. La campagne d’Égypte offre à Bonaparte l’occasion idéale. Débarqué à Alexandrie en 1798, Bonaparte se pose en libérateur.  Mais les difficultés surgissent : la flotte française est détruite par l’amiral Nelson, et l’Égypte est soumise à un blocus. Bonaparte, rappelé par le directeur Sieyès en 1799, rentre néanmoins auréolé de la victoire d’Aboukir, dont la nouvelle vient de parvenir en France.

Du Consulat à l’Empire

Bonaparte, général largement vaincu qui a abandonné ses troupes, revient, grâce à une habile propagande, en vainqueur. Il prend le pouvoir par le coup d’État des 18-19 brumaire an VIII (9-10 novembre 1799) et devient Premier consul d’un régime qui conserve la République et s’appuie sur un triumvirat composé, outre Bonaparte, de Sieyès et de Ducos. Ces deux derniers n’ont en réalité qu’un pouvoir consultatif, et Bonaparte concentre entre ses mains l’essentiel du pouvoir, qu’il n’aura de cesse de renforcer. Arguant du fait qu’il est le seul rempart contre les menaces majeures du moment – le retour de la monarchie et la guerre -, il se fait accorder le consulat à vie par le plébiscite de 1802. En 1804, au lendemain d’un complot prétendument royaliste, il lance une nouvelle consultation populaire, qui le proclame empereur héréditaire des Français. Le sacre a lieu à Notre-Dame de Paris, en présence du pape, le 2 décembre 1804 – Bonaparte a en mémoire le sacre de Charlemagne, à Rome, et tient à ne pas répéter les mêmes erreurs. La République a vécu, même si les apparences républicaines ont été respectées jusqu’au bout, par l’organisation de plébiscites au suffrage universel masculin.

Les « masses de granit »

C’est un régime fort qui est rapidement établi. Monarque de fait, Napoléon instaure une vie de cour au cérémonial rigide. La société est mise au pas : surveillance accrue des individus, grâce notamment au ministère de la Police dirigé par Fouché et à la création d’un livret pour les ouvriers destiné à contrôler leurs allées et venues, arrestations arbitraires, utilisation des journaux à des fins de propagande…  Pour consolider le régime et mettre fin à l’instabilité qui a marqué l’époque révolutionnaire. Napoléon dit vouloir « jeter sur le sol quelques niasses de granit » : ce sera, sur le plan juridique, le Code civil, rédigé en 1804, et toujours en vigueur à l’heure actuelle ; sur le plan administratif, une nouvelle organisation  fondée sur les préfets, nommés par le pouvoir à la tête de chaque département; sur le plan économique, le franc germinal et la Banque de France : enfin, sur le plan religieux, le Concordat, signé avec le pape en 1801 et qui accorde à l’État la nomination des évêques en échange de la rémunération des prêtres. Il crée par ailleurs le lycée, avec une discipline proche de l’armée, et la Légion d’honneur, pour récompenser les hommes fidèles et méritants.

DE LA GLOIRE MILITAIRE A L’EXIL

La bataille d’Austerlitz

Surnommée « la bataille des trois empereurs » la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805 (en actuelle République tchèque), met en présence Français, Russes et Autrichiens. Napoléon, en situation d’infériorité numérique, prend l’initiative de la bataille : feignant la retraite, découvrant son aile droite pour attirer l’ennemi, il pousse les Autrichiens et les Russes à la faute et réussit à couper leur armée en deux. Conséquences de la défaite, les Russes se retirent progressivement et les Autrichiens demandent l’armistice. La paix sera signée à Presbourg le 26 décembre 1805.

Au-delà des frontières.  Napoléon mène une politique de conquête, qui aboutit à une domination française sur l’ensemble de l’Europe.  Six « Républiques sœurs » sont instaurées aux Pays-Bas, en Suisse et en Italie et dotées de Constitutions calquées sur le modèle français, avec pour base la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.  D’autres pays, comme l’Espagne, sont des États vassaux.  L’Empire lui-même compte 130 départements.  L’apogée est atteint en 1812.  L’échec de la campagne de Russie et les défaites de la Grande Armée en 1813 en Prusse, notamment à Leipzig, marquent le début du déclin.  Les soutiens du régime se dérobent : le 2 avril 1814, le Sénat, cœur de l’édifice constitutionnel napoléonien, proclame la déchéance de l’Empereur.  Contraint à l’abdication, il s’exile sur l’île d’Elbe, entre la Corse et l’Italie.  Il reconquiert néanmoins son trône quelques mois plus tard, en débarquant à Golfe-Juan le 1 mars 1815 et en remontant triomphalement jusqu’à Paris.  Mais la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, entraîne presque immédiatement la chute du régime et clôt l’épisode des Cent- Jours.

La parenthèse des Cent-Jours

La parenthèse des Cent-Jours est révélatrice : quand il incarne la Révolution, en mars 1815, l’empereur rallie la majorité de la population. Lorsque, quelques semaines plus tard, il cherche à entraîner à nouveau le pays dans la guerre, il provoque le rejet. De manière générale, de 1799 à 1814, le pouvoir exécutif ne cesse de se renforcer, et Napoléon détient pour finir plus de pouvoir que les anciens rois absolus. En 1815, les Français sont prêts à accepter tout régime qui leur apportera calme et stabilité. Le legs le plus important laissé par Napoléon reste le Code civil et ses 2281 articles.

Napoléon meurt en exil à Sainte-Hélène, dans l’océan Atlantique, en 1821.

In ATLAS HISTORIQUE NAPOLEON 1er : Le stratège qui a marqué l’histoire – 1804 – 1815 : Napoléon 1er, empereur des Français – pp.30-32

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